Canal latéral à la Marne (Vitry-le-François - Condé)

Vendredi 4 juillet
Ils sont contraints de suspendre leur croisière.
Ils prendront le train demain pour rejoindre leur domicile.
Le blog restera silencieux quelques jours.
...

Samedi 12 juillet
Ils avaient quitté leur bateau le samedi 5 juillet. Ils l'ont retrouvé hier en fin de journée, une semaine plus tard. L'interruption de la croisière s'est étendue sur une période de mauvais temps durant laquelle ils n'auraient sans doute pas beaucoup navigué.
Les prévisions météo annoncent une amélioration du temps dès le lundi 14 juillet. Ils décident d'attendre le 15 juillet pour reprendre la navigation.
Le ciel est couvert. Il ne pleut toutefois pas. Ils en profitent pour reconstituer leurs provisions et compléter la réserve de gazole avec un jerrycan de 20 litres. Le réservoir est rempli aux 3,5/4. Une barre en bois graduée sert de jauge. Depuis leur départ, ils ont ajouté 60 litres. Ils ont jusqu'ici consommé environ 85 litres pour 65 heures/moteur, soit en moyenne 1,3 l/h. Le bateau confirme être peu gourmand en carburant.


Dimanche 13 juillet
Dans la matinée, ils complètent leurs provisions profitant de l'absence de pluie pourtant annoncée. Dans l'après-midi, ils entreprennent le nettoyage intérieur du bateau. En raison d'une pluie intermittente, le nettoyage de l'extérieur est reporté au lendemain.
Le port s'est rempli. Les navigateurs, par habitude, cherchent des escales agréables pour le 14 juillet, bien que le jour ne soit plus chômé pour les écluses, depuis cette année, selon les informations de la capitaine du port.
En fin de journée, la pluie s'installe sous la forme d'averses fouettées par un fort vent.




Lundi 14 juillet
Ils ont été réveillés en pleine nuit pas trois jeunes tentant de dérober leur vélo. La manifestation d'une présence à bord suffit à faire déguerpir les jeunes. Le cadenas porte les traces d'une tentative de sectionnement. Vont-ils essayer de terminer le travail la nuit prochaine ? La capitaine du port avait signalé plusieurs vols de vélos et avait demandé aux plaisanciers de bien attacher les bicyclettes aux bateaux. Ils continueront malgré tout à préférer les escales citadines aux campagnardes. Pour ne pas tenter le diable et dormir tranquilles, ils placeront les vélos à l'intérieur pour cette dernière nuit à Vitry.
Comme prévu, le soleil est de retour, encore timide toutefois.
Dans la matinée, ils vont prendre l'ambiance du 14 juillet au centre ville. Dans l'après-midi, ils entreprennent le nettoyage de l'extérieur du bateau et achèvent celui de l'intérieur. Le bateau sera prêt pour quelques nouvelles étapes de navigation.







Ils ne quitteront pas Vitry-le-François, sans une mention spéciale à l'attention de la capitaine du port, Pascale : accueil chaleureux, serviabilité hors du commun et bonne humeur en plus.

Mardi 15 juillet
Ils larguent les amarres à 8:45 pour descendre le canal latéral à la Marne.
La première écluse est occupée par une péniche commerciale. Ils patientent pour la laisser passer. Le canal est bien aménagé. Devant les écluses, des berges et bollards permettent de s'arrêter confortablement en coupant le moteur.
Les écluses sont commandées par des perches suspendues qu'il faut tourner d'un quart de tour dans le sens contraire à celui des aiguilles de la montre. Lui est à la barre ; elle aux commandes des écluses. La perche doit être manœuvrée avec détermination, sinon l'écluse ne réagit pas. S'ils le précisent, c'est qu'ils en ont fait l'expérience : demi-tour pour actionner une nouvelle fois la perche. Dans les écluses, la bassinée est commandée par des tiges à pousser.

Le canal est fréquenté non seulement par des bateaux de plaisance, mais également par des péniches commerciales. Ambiance très différente de celle du morne canal entre Champagne et Bourgogne. Les sites liés à l'exploitation commerciale du canal, pour la plupart en friches sur le canal entre Champagne et Bourgogne, sont ici manifestement en activité.







Ils enchaînent les écluses sans incident, hormis la 7ème, celle de St-Germain. Les portes refusent de s'ouvrir à la fin de la bassinée. Ils sont coincés au fond de l'écluse. Téléphone au PC du canal : les portes peuvent prendre du temps pour s'ouvrir, jusqu'à 20 minutes ; le problème est connu et ne date pas de hier, apprennent-ils. Ils patientent et les portes paresseuses finissent par s'ouvrir nonchalamment.
Ils ont prévu rejoindre Châlons-en-Champagne en deux étapes. Les haltes intermédiaires n'invitent pas à s'arrêter. Ils décident de pousser d'une traite jusqu'à Châlons où ils amarrent le bateau vers 14:45. Six heures de navigation … mais dans des conditions agréables : soleil voilé par des nuages, écluses qui fonctionnent, large voie d'eau bien entretenue, un trafic qui atteste la vie du canal.
Ils ne regrettent pas leur effort. Le port de Châlons est accueillant. Ils est situé à quelques pas du centre ville ancien. Ils procèdent à un premier repérage et se posent à la terrasse d'une brasserie pour déguster une bière belge. Châlon mérite une escale d'au moins un jour complet.


Mercredi 16 juillet
C'est jour de marché. Ils y consacre la matinée en profitant d'une ballade au centre ville. La halle du marché, comme ailleurs, est située au centre ville.
Entre le port et le centre ville, l'imposante Cathédrale Saint-Étienne. Les maisons les plus anciennes sont des constructions à pans de bois qui marquent le caractère du centre historique.









Le quai du port est planté d'une allée d'arbres majestueux à l'ombre desquels ils s'installent sur leurs fauteuils pliables pour une après-midi de lecture et d'oisiveté.
Ils profitent des services du port pour laver leur linge sale.
En fin d'après-midi, le port est plein. Leurs voisins sont anglais, hollandais, allemands et belges, majoritairement des flamands. La langue de la navigation fluviale en France est l'anglais; les francophones se sentent à l'étranger.
L'été s'est réinstallé. La température à bord est montée à 34 degrés. Ils iront prendre l'apéro sur une terrasse ombragée du centre-ville.




Jeudi 17 juillet
Le port de Châlons est situé au seuil d'une écluse dans le sens de la descente, au-delà du détecteur qui déclenche la préparation de l'écluse. Il faut soit remonter jusqu'au détecteur, soit téléphoner au PC du canal. Ils optent pour le téléphone au PC. Vous vous en seriez doutés ? Vous commencez à bien les connaître.
Ils ont prévu rejoindre Reims en trois étapes. La première devrait les amener à Condé-sur-Marne à l'embranchement du canal de l'Aisne à la Marne.
Ils quittent le port de Châlons à 9:00 h en ayant préalablement informé le PC du canal de leur intention. Ils devraient amarrer le bateau à Condé après un peu moins de trois heures.
Sur quelques 16 km, ils n'auront à franchir que deux écluses, hormis celle de Châlons. La première écluse ne réagit pas à la commande de la perche. Un employé des VNF est sur place. Il les informe d'une panne d'électricité. EDF est prévenu. L'électricité devrait être rétablie dans un quart d'heure.
La seconde écluse est franchie sans incident. L'activité commerciale est toujours présente sur le canal, la plaisance également.




Ils atteignent Condé à 11:15. Le port de plaisance est situé à proximité immédiate du quai des silos. Plus de place aux pontons équipés. Ils devront se passer de l'électricité.
Le frigo refuse de fonctionner au gaz. Ils déplacent les denrées les plus sensibles dans le fond de la cale. A Reims, ils tenteront d'acheter une glacière à brancher sur le 12 V via l'allume-cigare. Sinon, ils devront renoncer aux produits à conserver au froid. Pour la prochaine saison, ils remplaceront leur frigo.
Le bateau « Lauthema », qu'ils avaient déjà aperçu auparavant, ils ne se souviennent plus exactement où, s'amarre à proximité. Le propriétaire engage la conversation, soulagé de trouver des francophones à qui parler. Lui et son épouse naviguent depuis 1982. Il a construit son bateau lui-même, sur la base de ses propres plans. Ce qui explique sans doute l'aspect un peu insolite de la coque. Il tient à leur montrer sa réalisation et leur donne rendez-vous pour l'apéro à bord. Ça tombe bien, ils auraient dû sinon se contenter d'un pastis tempéré. Et comme toujours en pareilles occasions, ils bénéficient des conseils des navigateurs expérimentés. Ils apprennent, par exemple, comment confectionner une corde avec une boucle rigide et réaliser un support sur un manche télescopique pour s'amarrer à un bollard dans une écluse montante sans devoir monter à l'échelle. Dans dix ans, s'ils naviguent encore sur les canaux et rivières, ils transmettront à leur tour leur savoir-faire.

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